Paris, le 6 novembre 2022.
Dans le cadre du projet loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour l’année 2023, le gouvernement a décidé de proposer plusieurs mesures qui vont à l’encontre d’une véritable logique de renforcement et d’amélioration du système de soins de demain.
En tant que syndicat des internes franciliens de médecine générale, le SRP-IMG s’oppose fermement à l’allongement de la durée de l’internat de médecine générale. Aucun argument ne justifie actuellement cet allongement.
Inciter les internes à effectuer des stages en ambulatoire dans les zones dites « sous-denses » est une hypocrisie notable : notre internat actuel prévoit déjà d'effectuer un an majoritairement en zone « sous dense » ! Par ailleurs, les motivations pédagogiques d’une année supplémentaire sont inexistantes et les trois années actuelles d’internat sont loin d’être optimisées. En outre, les ressources humaines pour garantir un encadrement de qualité manqueront nécessairement.
Obliger les internes, à une période charnière de leur vie personnelle, à passer une année supplémentaire dans un territoire qu’ils n’auraient pas préalablement choisi sera catastrophique pour ces médecins et pour les patients. Allonger d’un an l’internat reviendra à repousser d’une année l’installation pérenne de futures praticiennes et de futurs praticiens, précisément à une période où le manque de médecins est criant. Tout cela aura des répercussions négatives sur le choix de la filière de médecine générale.
Ainsi, annoncer que la 4ème année d’internat de médecine générale apporterait une réponse à la démographie médicale est un mensonge et, pire, un danger. La mise en application d’une telle mesure se ferait dans des conditions d’encadrement déplorables et en l’absence d’un besoin et d’une envie des premiers concernés, les internes – en 2021, 88% des internes ayant répondu à notre enquête sur le sujet se déclaraient totalement défavorables à cette mesure. Elle entraînerait le ressentiment et le découragement des jeunes médecins. Ce projet est dangereux pour la santé mentale des internes, pour l'attractivité de la médecine générale et pour une prise en charge correcte des patients.
Législateurs, réfléchissez et n’aggravez pas le problème par des mesures contreproductives !
La réponse aux « déserts médicaux » est ailleurs : lever les freins à l’installation que représentent les lourdeurs administratives, investir pour l’attractivité des territoires en redonnant leur place aux services publics de proximité et en redynamisant la vie sociale et économique locale, donner au système de santé dans son ensemble les moyens à la hauteur de sa nécessité sociale.
Protégeons les internes ! Protégeons les patients !
Non à l’allongement de l’internat de médecine générale !
Déjà 9 ans, c'est suffisant ! Pas de 10ème année, laissez-nous nous installer !